18 août 2025 : reflets étoilés dans la Lagune

Mes aventures étoilées de ce mois d’août 2025, décidément généreux en belles nuits, me conduisent à nouveau sur mon spot de Saint Masmes. J’y ai notamment chassé de la planète naine et de la supernova lointaine !

Un peu avant cette nuit du 18 août, j’avais réalisé une image un peu rapide de la nébuleuse de la Lagune, qui avait bien du mal à respirer dans le cadre plutôt étriquée du capteur du Seestar ; je n’avais pas vraiment pris le temps d’étirer le cadre, me retrouvant avec une image jolie, mais un poil frustrante…

J’étais donc décidé à offrir un peu d’espace à cette jolie nébuleuse. Je m’étais programmé une heure et demi de pose en mode mosaïque, ce qui devait me laisser un peu de temps pour faire également de l’observation en visuel derrière ma petite lunette.

Il est à peine 22h quand je m’installe, et les étoiles apparaissent déjà en nombre, grignotant le crépuscule de plus en plus tôt, preuve manifeste que nous approchons de la fin de l’été. Véga et ses copines se sentent moins seules ! Plein sud, les étoiles du Sagittaire commencent d’ailleurs à apparaître.

Arcturus, Altair et Mizar me permettent de caler la monture de la lunette, et mon premier coup d’œil de la soirée sera pour cette dernière, d’abord au Nagler de 13 mm, puis au 6.7 mm. (Juste pour mémoire et pour les amateurs de chiffres, ce soir, j’observe donc avec ma des grossissements de 28x et 54x.) Le piqué est très agréable, Mizar A&B sont séparés sans problème, et l’écart de magnitude entre les deux étoiles est sensible. La petite étoile peu brillante, située légèrement en décalé par rapport à Alcor et Mizar, est bien en place et dessine un joli triangle avec ses deux brillantes voisines.

Le ciel se remplit tranquillement : Pégase est bien en place, au-dessus de ma tête, le Cygne est déjà riche en étoiles, et le Sagittaire est maintenant au complet. Je m’aventure donc vers le ras de l’horizon sud, tout à la fois pour vérifier la qualité du ciel et celle de l’initialisation de la monture. M 22 va me servir de test. Après quelques gesticulations de l’AZ-GTi, l’amas apparait dans le champ du 6.7, pas tout à fait au centre. L’amas est résolu sans problème en vision décalée, moins évident en vision directe – le ciel n’est toutefois pas tout à fait noir. Je remplace le 6.7 par le 13mm, et de manière étonnante, la vision est moins bonne : l’amas se perd dans le fond du ciel, que le faible grossissement de l’oculaire fait remonter. Le champ est plus riche, quelques étoiles brillantes font leur apparition autour de l’amas, mais l’image était mieux résolue au 6.7mm.

En même temps que je lance mes acquisitions sur la Lagune, je m’enfonce un peu plus dans les brumes de l’horizon sud, vers M 6 et M 7, deux amas ouverts qui savent se monter particulièrement jolis quand on a la chance de les observer depuis l’hémisphère sud, mais qui ne dépassent pas les 9° de hauteur, au mieux, à nos latitudes… De fait, M 7 se résume à un paquet de 25 étoiles ondulant doucement dans la turbulence. La vision n’est pas vilaine, mais reste peu spectaculaire. M 6 n’est qu’à 7° au-dessus de l’horizon et se résume à une demi douzaine d’étoiles qui dominent un ensemble d’une quinzaine d’étoiles – ferait-on mieux avec plus de diamètre ?

Il est maintenant 22h30, et les premières tuiles de ma mosaïque s’assemblent tranquillement. La lunette poursuit sa balade sur l’horizon sud ; je pointe maintenant M 28, un tout petit mais brillant globulaire que j’aime bien traquer à côté de M 22. Au 13 mm, l’amas est même … trop petit : il se résume à une nébulosité marquée par un point brillant en son centre, mais n’est pas résolu. Au 6.7 mm, l’amas gagne en grain, mais perd au passage son côté pointu.

Je poursuis sur M 8 : au 6.7 mm, la vision est sympa, les nébulosités de part et d’autre de la bande sombre sont nettement visibles. Au 13mm, le fond de ciel reste un peu clair, la vision est moins détaillée. Mais le champ large du Nagler permet d’y glisser la Trifide et M 21. Joli !

Je remonte ensuite le long de la Voie Lactée, et croise M 17. La nébuleuse est brillante, et la vision au 6.7mm apporte du contraste et des détails, que je ne parviens pas à retrouver au Nagler. M 16 reste un objet décevant – dont je n’ai de toutes façons jamais été grand fan. On voit le triangle d’étoiles brillantes qui borde la nébuleuse, et en décalé, on devine un vague truc.

Je passe rapidement sur l’anecdotique M 26, et m’arrête beaucoup plus longuement sur M 11 : l’image au 6.7mm est plus riche qu’au 13 mm, et la dynamique de l’œil offre un vision bien différente de la photographie : l’étoile la plus brillante ressort davantage à l’avant d’un joli dégradé d’étoiles plus faibles. Le surnom de « canard sauvage » se justifie mieux à l’oculaire que derrière une caméra !

Et pendant que je grimpe le long de la Voie Lactée, la mosaïque de la Lagune continue de se construire… et je réalise que j’ai peut-être péché par gourmandise ! Ayant voulu élargir le champ de vision de mon image, je n’ai pas tenu compte de l’élargissement nécessaire … du temps de pose. Le Seestar doit en effet balayer plusieurs fois la zone à imager pour accumuler suffisamment de signal. Ce ne serait pas un problème si la Lagune n’avait pas déjà croisé le méridien, et entamé sa plongée dans le halo rémois… Les 90 minutes que j’avais prévues ne seront pas très efficaces. Tant pis, je prends date pour l’année prochaine !

M 8 et l’amas ouvert NGC 6544 (en bas), 45 minutes de poses cumulées au Seestar S50

Je mets le cap au nord, en direction de Cassiopée et Persée, pour conclure cette soirée. Même dans le petit diamètre de la lunette, NGC 7789 reste très très joli. Et le double-amas de Persée, dans le large champ du Nagler, est un feu d’artifice !

Le Seestar finit d’imager la nébuleuse Helix pendant que je commence à ranger la lunette. Mais je m’offre quand même un dernier regard panoramique le long de la Voie Lactée – sa visibilité se situe, ce soir quelque part entre « gros paquets brillants » et « impression barbapapa », que l’on ne croise que sous un ciel parfaitement noir. Derrière mes « Yeux de hibou » : Cr 399 – l’amas du Cintre – est bien visible, de même que la nébuleuse North America. Inconfortablement allongé sur le capot de la voiture, je m’offre une plongée entre les paquets brillants et les régions obscures de notre galaxie… Une plongée proprement vertigineuse !

Matériel utilisé : Seestar S50, Zenithstar 61 sur monture Az-Gti, jumelles Orion 2×50 « hibou »

Un été en un clin d’œil

Le mois de juillet n’avait pas été très riche, la faute à une météo plutôt maussade. Mais le mois d’août s’est bien rattrapé : au programme de ce petit récap, des nébuleuses à ne plus savoir qu’en faire, une supernova et même une planète naine !

Avant de me prendre la tête sur de nouveaux process de traitement d’image un peu laborieux, je me suis énervé sur quelques images d’amas globulaires plus ou moins spectaculaires : M 56 et M 71, lors de ma seule session du mois de juillet :

M 56 (à gauche) et M 71 (à droite), au Seestar S50, à la même échelle

Puis M 13, en deux saveurs, captée depuis Reims, d’abord au C8, puis au Seestar.

M 13 au Seestar (à gauche) et au C8 (à droite)

C’est à peu près à ce moment que j’ai commencé à découvrir les possibilités offertes par des outils et des techniques de traitement que je ne connaissais pas.

J’ai commencé avec une série d’images de NGC 281, la nébuleuse Pac-Man. Les débuts ont été laborieux, voire un peu décourageants, puis petit à petit plus engageants :

Evolution du traitement de NGC 281… Ne me parlez plus de NGC 281 !

… Et c’est officiel, je ne peux plus voir cette nébuleuse en peinture ! Pour autant, la voie vers des reprises d’objets déjà imagés était ouverte : M 8, M 27, ou encore les Dentelles.

Et entre deux séries d’images, j’ai également mené à leur terme deux projets à travers un été bien chargé : la recherche de Pluton et la supernova au coeur de NGC 7331, deux récits que je vous invite à relire, s’il vous reste un peu de temps disponible !

Et ce n’est pourtant pas fini : avec pas moins de dix soirées pour le seul mois d’août, j’ai pu vendanger pas mal de coins de ciel et accumuler des paquets d’images que je n’ai pas encore pu traiter ; je les garde en réserve le prochain clin d’oeil !

Août 2025 : dans les pas de Pluton

S’il existait un prix distinguant les objets astronomiques aussi mythiques que peu spectaculaires, nul doute que Pluton le remporterait haut la main : moitié moins grosse que la Lune, perdue à plus de 5 milliards de kilomètres du Soleil, là où son feu brille d’un éclat mille fois moins fort que sur Terre, Pluton n’est visible que dans les plus gros télescopes.

Et quel spectacle cela doit être pour l’astronome qui s’aventurerait malgré tout à sa recherche, au-delà des planètes les plus lointaines … Pluton n’apparaîtrait que comme un point. Et on aurait beau grossir, Pluton resterait un simple point, perdu au milieu de beaucoup d’autres points.

Et pourtant, son histoire, de sa découverte en 1930, à sa déchéance en 2006, en a fait un astre proprement mythique. Nombreux continuent de s’inquiéter aujourd’hui de son sort, se demandant même si elle tourne encore autour du Soleil !

Je n’ai jamais observé Pluton… Je n’ai même jamais envisagé de tenter cette observation, ayant probablement peur de ne pas la distinguer des étoiles qui l’entourent. En revanche, ça fait déjà plusieurs années que je prévois de photographier son déplacement devant les étoiles, en reproduisant l’expérience qui avait conduit à sa découverte, il y a 95 ans.

Clyde Tombaugh, cherchant la 9ème planète sur ses plaques photographiques. Autre époque …

« Reproduire » n’est pas le terme exact, d’ailleurs : quand Clyde Tombaugh cherchait sa neuvième planète, il fouillait une botte de foin à peu près aussi grande que la voûte céleste, à la recherche d’une aiguille invisible dont il ignorait la taille…

Mon expérience apparaît en comparaison beaucoup plus modeste : marchant dans les pas de Clyde Tombaugh, je connais tout à la fois la position et l’éclat de Pluton. D’une certaine manière, j’ai juste besoin de me baisser pour la ramasser.

Toutefois, pour corser cette expérience photographique, j’ai utilisé un modeste Seestar. Et honnêtement, je n’étais pas tout à fait certain que ses 50mm de diamètre soient suffisants pour attraper Pluton. J’avais déjà imagé des étoiles d’un éclat voisin, et elles ne brillaient pas très fort.

Le 5 août, je m’installais sur mon spot préféré de Saint Masmes, sous un ciel dont la limpidité était troublé par une Lune généreusement gibbeuse. Les étoiles du Capricorne, où se cache Pluton, plutôt discrètes en temps normal, sont, ce soir, tout à fait invisibles.

Je lance toutefois mes acquisitions, et vois petit à petit l’image se dessiner à l’écran. A côté d’une paire d’étoiles relativement brillantes, Pluton apparaît, d’abord timidement, puis de plus en plus nettement, sans ambiguïté aucune. Et elle apparaît très exactement à la position calculée par mes applis. Je l’ai ! J’ai attrapé Pluton ! (Danse de la joie au pied de mes instruments)

Reste à transformer l’essai, et reproduire l’expérience quelques jours plus tard, pour la voir, cette fois, se déplacer devant les étoiles. Pas le lendemain, ni le surlendemain, car la Lune est bien trop présente, au beau milieu des étoiles du Capricorne. Je dois donc laisser la Lune filer, mais sans pour autant trop attendre, car Pluton risque de filer à son tour, et sortir de mon champ photographique.

Le 10 août, je parviens finalement à faire une nouvelle série d’images. Pluton n’est plus à côté de ses deux étoiles, mais se trouve un peu plus à droite dans le champ.

Déplacement apparent de Pluton, entre le 5 et le 10 août

Aucun doute, Pluton a bel et bien bougé ! On peut en tous cas voir les choses sous cet angle – d’une image à l’autre, aucun doute à avoir, on voit que Pluton s’est déplacée devant les étoiles !

Sauf que ce déplacement tient davantage du mouvement … de la Terre. Oui, c’est en réalité la conjugaison du mouvement de notre planète, beaucoup plus rapide, et la (toute relative) faible distance de Pluton qui nous offrent l’occasion de la voir se déplacer devant le fond étoilé situé des dizaines de milliers de fois plus loin. Un jeu de perspective en somme, et une magnifique expérience que je ne manquerai pas de retenter l’été prochain, histoire de m’assurer que Pluton ne s’est pas fait la malle en direction d’une autre étoile !

NGC 7331 et la supernova sn2025rbs

Le 14 juillet dernier, NGC 7331, une jolie galaxie située dans Pégase, a été le théâtre d’un extraordinaire feu d’artifice. On pourrait d’ailleurs parler de bouquet final : une étoile venait d’exploser près de son cœur ! NGC 7331 étant (relativement) proche de nous, sa supernova était déjà brillante au moment de sa découverte.

Relativement brillante : avec une magnitude de 13.8, elle est tout à fait invisible à l’oeil nu, et reste inaccessible en visuel dans mes instruments … mais théoriquement facile à photographier dans un instrument modeste.

Et en effet, il ne faut que quelques jours pour que je commence à voir apparaître les premières images faites avec … un Seestar. Je le rappelle au besoin, le Seestar, c’est 50mm de diamètre et 250mm de focale emballés dans une boite en plastique, avec pas mal d’électronique dedans. Un jouet, en somme … mais quel jouet !

Je décide donc de réaliser cette image avec le Seestar du planétarium. Mais il faut d’abord composer avec la météo. On imagine qu’en juillet, il fait toujours beau… Erreur, pendant toute la dernière quinzaine de juillet, la météo restera d’humeur maussade. Puis, quand celle-ci se décidera enfin à faire preuve de clémence, il faudra composer avec une Lune gibbeuse bien présente…

Je tente toutefois ma chance une première fois le 5 août, depuis Saint Masmes. Les conditions sont très moyennes : emprisonné dans un voile d’altitude, le halo lunaire occupe la moitié du ciel. Les étoiles brillantes sont rares, celles de Pégase sont à peine visibles, et je pense rentrer bredouille de cette soirée.

Mais j’ai fait le déplacement, donc lance quand même ma série d’images, ne serait-ce que pour justifier le voyage à travers les nids de poule de mon spot étoilé.

Et … ça marche !

NGC 7331, le 5 août 2025, au Seestar S50. 25 min. de pose.

La supernova est bien visible ! Elle apparaît même plus brillante que le cœur de la galaxie ! Il faut dire que depuis sa découverte, elle a gagné en éclat : sa magnitude atteint désormais 11.8, ce qui la rend théoriquement visible à l’oculaire.

Cette première réussite me donne envie de pousser un peu plus loin, et de refaire des images, avec cette fois plus d’ambitions, et plus de matériel : deux jours plus tard, le 7 août, je sors le C8 et la grosse caméra refroidie dans le jardin, en essayant de me rappeler comment cette hydre électronique et numérique fonctionne…

Étouffé par la technique, le premier jet est plutôt approximatif : sur mes images, la supernova est bien visible … mais les poussières du capteur font de grosses taches. Je n’ai pas pensé à faire de flats, mes images brutes sont sales… Je prends note et je prends date : la prochaine sortie sera la bonne !

Le samedi 9 août, je soigne un peu plus mon installation. Darks et flats sont prêts, je décide de raccourcir les poses photo, et je lance mes acquisitions :

NGC 7331 et sn2025rbs, le 9 août 2025, C8 et ASI 183MC Pro, 40 minutes de pose.

Il y a maintenant beaucoup plus de détails dans la galaxie, et la supernova se détache parfaitement du noyau, affichant même une teinte légèrement bleutée, signe que le thermomètre a dû grimper d’un seul coup, par là-bas.

Mission accomplie ! Ne reste plus qu’à y jeter un œil, cette fois à l’oculaire, quand la Lune aura pris le large…

Le grenier – une nuit étoilée à Revens, le 11 août 2005

Hier soir, j’étais occupé à faire le ménage dans mes archives sonores : j’avais ressorti un vieux dictaphone à cassettes (oui oui, à cassettes … Ces antiquités en plastique que l’on rembobinait avec un stylo-bic), et entre deux bandes de musique électronique, je suis retombé sur l’enregistrement de deux soirées astro … vieilles de 20 ans. A cette époque, j’avais l’habitude de prendre des notes sonores pour rédiger mes CROAs ; une bonne habitude, il faudrait que j’y revienne !

Ça commence avec … du vent … qui sature le micro, et puis quelques mots, pour situer le cadre :

« Nous sommes tout près de Revens, sous un ciel magnifique, avec une magnifique Voie Lactée au-dessus de ma tête. Le Scorpion est ici visible en entier, et je me promène, un peu au pif. »

Oui, nous étions en vacances, en Lozère, pas très loin de Revens. Nos premières vacances avec notre fille, alors âgée de quelques mois. Des vacances au milieu de nulle part, au calme. Entre couffin et poussette, j’avais quand même réussi à caser ma Megrez 80, quelques oculaires, quelques filtres et un atlas céleste. Et me voilà parti, ce 11 août 2005, à me perdre entre le Scorpion et le Sagittaire.

« Je découvre M 6 et M 7… M 7 est d’ailleurs visible à l’oeil nu sans problème, et M 6 n’est pas très loin. En remontant, la Lagune est visible à l’oeil nu … Il ne fait pourtant pas complètement noir, la Lune n’est pas couchée … Véga est au-dessus de ma tête, je poursuis ma balade dans le Sagittaire… »

S’en suivent un coup d’oeil sur M 22, résolu en décalé malgré le faible grossissement, M 16, M 17 puis M 24, avant de remonter sur M 11. Un vrai festival estival !

Le ciel est également illuminé par le passage de quelques étoiles filantes, et d’un orage lointain, situé plus à l’ouest. Mais au-dessus de ma tête, le ciel est parfaitement dégagé. Avant de remonter vers le Triangle d’été, je repars sur le Scorpion, à la recherche de ses globulaires :

« Je suis tombé sur M 4, mais je n’ai pas réussi à tomber sur M 80, qui ne doit pourtant pas être très très loin… En fouinant un peu, je suis tombé sur deux globulaires de la queue du Scorpion, M 19 et M 62, et je suis assez content, car je pense que je ne les ai jamais observés. »

Pas exactement dans la queue, mais, de fait, jamais très haut dans notre ciel du nord. Les quelques degrés gagnés en allant vers le sud permettent de les sortir des brumes de l’horizon. Et mon voyage étoilé est loin d’être terminé !

« Je remonte vers Ophiuchus et continue avec les globulaires : M 9, et juste à côté, NGC 6356 ; ils sont très petits, mais ça passe sans problème. Je débusque ensuite M 107, que je ne suis pas près de revoir, car il est très très peu dense, et pas du tout évident. Il se détache à peine du fond de ciel, qui est portant très très noir. »

« Changement radical de secteur, je suis maintenant sur la Galaxie d’Andromède… Je suis très heureux de voir les trois galaxies [M 31, M 32 et M 110] dans la lunette et … Oooh, encore une très belle étoile filante ! »

« Je suis reparti vers le Triangle d’été, dans un fabuleux fourmillement d’étoiles, et suis tombé, un peu par hasard, sur les deux boucles brillantes des Dentelles du Cygne. Le plus surprenant était de les saisir sans filtre. Et avec le filtre UHC, quelques tachouilles viennent se glisser entre les boucles. »

Les tachouilles, c’est le discret Triangle de Pickering, que je pensais alors inaccessible à une lunette de 80mm. Mais les conditions, ce soir-là, étaient vraiment bonnes.

Ensuite, j’ai pris une couverture et je me suis installé dans l’herbe pour compter les étoiles filantes, avec Mars et les Pléiades à l’horizon, la Voie lactée au-dessus de ma tête, des éclairs lointains et des bolides colorées… Une soirée inoubliable !