Le 14 juillet dernier, NGC 7331, une jolie galaxie située dans Pégase, a été le théâtre d’un extraordinaire feu d’artifice. On pourrait d’ailleurs parler de bouquet final : une étoile venait d’exploser près de son cœur ! NGC 7331 étant (relativement) proche de nous, sa supernova était déjà brillante au moment de sa découverte.

Relativement brillante : avec une magnitude de 13.8, elle est tout à fait invisible à l’oeil nu, et reste inaccessible en visuel dans mes instruments … mais théoriquement facile à photographier dans un instrument modeste.
Et en effet, il ne faut que quelques jours pour que je commence à voir apparaître les premières images faites avec … un Seestar. Je le rappelle au besoin, le Seestar, c’est 50mm de diamètre et 250mm de focale emballés dans une boite en plastique, avec pas mal d’électronique dedans. Un jouet, en somme … mais quel jouet !
Je décide donc de réaliser cette image avec le Seestar du planétarium. Mais il faut d’abord composer avec la météo. On imagine qu’en juillet, il fait toujours beau… Erreur, pendant toute la dernière quinzaine de juillet, la météo restera d’humeur maussade. Puis, quand celle-ci se décidera enfin à faire preuve de clémence, il faudra composer avec une Lune gibbeuse bien présente…
Je tente toutefois ma chance une première fois le 5 août, depuis Saint Masmes. Les conditions sont très moyennes : emprisonné dans un voile d’altitude, le halo lunaire occupe la moitié du ciel. Les étoiles brillantes sont rares, celles de Pégase sont à peine visibles, et je pense rentrer bredouille de cette soirée.
Mais j’ai fait le déplacement, donc lance quand même ma série d’images, ne serait-ce que pour justifier le voyage à travers les nids de poule de mon spot étoilé.
Et … ça marche !

La supernova est bien visible ! Elle apparaît même plus brillante que le cœur de la galaxie ! Il faut dire que depuis sa découverte, elle a gagné en éclat : sa magnitude atteint désormais 11.8, ce qui la rend théoriquement visible à l’oculaire.
Cette première réussite me donne envie de pousser un peu plus loin, et de refaire des images, avec cette fois plus d’ambitions, et plus de matériel : deux jours plus tard, le 7 août, je sors le C8 et la grosse caméra refroidie dans le jardin, en essayant de me rappeler comment cette hydre électronique et numérique fonctionne…
Étouffé par la technique, le premier jet est plutôt approximatif : sur mes images, la supernova est bien visible … mais les poussières du capteur font de grosses taches. Je n’ai pas pensé à faire de flats, mes images brutes sont sales… Je prends note et je prends date : la prochaine sortie sera la bonne !
Le samedi 9 août, je soigne un peu plus mon installation. Darks et flats sont prêts, je décide de raccourcir les poses photo, et je lance mes acquisitions :

Il y a maintenant beaucoup plus de détails dans la galaxie, et la supernova se détache parfaitement du noyau, affichant même une teinte légèrement bleutée, signe que le thermomètre a dû grimper d’un seul coup, par là-bas.
Mission accomplie ! Ne reste plus qu’à y jeter un œil, cette fois à l’oculaire, quand la Lune aura pris le large…


















