L’automne 2025 en un clin d’œil

En jetant un oeil dans le rétro, je me rends compte que la saison qui se termine a finalement été plus riche que je ne l’imagine. J’avais tendance à penser que la météo avait été morose, mais à bien y regarder, la pêche astronomique n’a pas été mauvaise : quelques sorties astro, une jolie comète, des galaxies, des nébuleuses… Résumé de ce qui n’a pas été consigné en articles, en quelques images – il y a de beaux restes !

Du côté du système solaire

J’ai eu du mal à trouver le bon créneau pour mettre en image l’équinoxe de la planète Saturne. Quelques observations éparses derrière ma petite lunette (mignon), derrière le Dobson décollimaté (mouais), derrière les méga-jumelles de Jérémy (Ooooh) et finalement, le 30 novembre, un ouverture pour une jolie observation au C8, depuis le jardin, et une capture un peu turbulente :

Saturne, au C8, le 30 novembre 2025

L’image reste modeste, et on en trouve de bien plus belles sur les forums astro, mais je suis content de l’avoir observé et attrapée : dans mes archives, les acquisitions de Saturne restent rares…

Ce même soir, j’ai également jeté un oeil sur la Lune, en phase gibbeuse croissante. Clavius et Tycho étaient à la parade, mais je me suis arrêté sur une vision classique de Copernic (qui n’est ni la meilleure ni la pire de mes images de Copernic) :

Le cratère Copernic, au C8, le 30 novembre 2025

Jupiter et Uranus manquent à l’appel, mais je leur réserve un peu de temps pour l’hiver.

Dans les profondeurs du ciel

J’ai continué à imager un peu à tout-va avec le Seestar, avec du déchet, de l’anecdotique, et quelques prises intéressantes. L’engin m’apprend la patience, et la nécessité de poser plus longtemps.

Cette mosaïque des Pléiades est une très bonne illustration du propos :

Les Pléiades au Seestar S50, le 18 septembre 2025. Deux heures d’acquisition, mais 45′ traitées…

Le champ restreint du Seestar oblige à procéder par mosaïque. La bonne nouvelle, c’est que le soft du Seestar intègre la possibilité de faire des mosaïque en automatique, et offre ainsi un champ de vision quatre fois plus grand sans qu’il soit nécessaire de faire la moindre manip’. L’autre bonne nouvelle, c’est que Siril dispose désormais de scripts pour traiter de manière automatique les mosaïques créées par le Seestar.

La mauvaise nouvelle, c’est que les lois de la physique s’imposent comme une évidence : si le champ couvert est quatre fois plus grand, il faut poser quatre fois plus longtemps. Et l’arithmétique Seestar+Siril est implacable : sur les deux heures d’exposition, le Seestar n’a conservé qu’une heure d’image, et Siril n’a pu en traiter que 45 minutes… On est bien loin du compte… Du coup, je reconnais que je n’ai pas poussé le traitement très loin. Il reste de toutes façon quelques semaines pour y revenir.

Dans le même ordre d’idée, cette mosaïque de M 52 et de la Bubble Nebula est encore plus anecdotique :

M 52 et NGC 7635, au Seestar S50, le 17 septembre 2025. Environ 25 minutes de pose

Vingt-cinq petites minutes de pose, et un traitement minimaliste… Une sorte de brouillon pour plus tard, car force est de reconnaitre que le champ est quand même joli !

J’avais pris un peu plus de temps pour traiter cette série d’images de la nébuleuse de l’Iris, dans la constellation de Céphée – qui s’était un peu perdue dans la masse des images qui s’accumulent dans mes disques durs :

NGC 7023, la nébuleuse de l’Iris, au Seestar S50. Une heure de poses cumulées et traitées sous Siril

En visuel, on devine facilement la nébulosité qui entoure l’étoile centrale. La prochaine fois que je mettrai l’oeil à l’oculaire, je ferai plus attention aux nébuleuses obscures, qui s’étendent très loin et dessinent une forme de croix.

Work In Progress

Quelques chantiers d’imagerie ne sont pas encore achevés – j’espère pouvoir profiter de l’hiver pour y ajouter des poses, et gagner un peu de signal.

La Nébuleuse de l’Âme, dans Cassiopée, m’a pas mal occupé pendant ces dernières semaines. Trois sessions de prise de vue, mais une pêche encore maigre pour un objet céleste aussi étendu que peu brillant :

IC 1848, la Nébuleuse de l’Âme, mosaïque au Seestar S50

Le mode « mosaïque » montre là encore tout son intérêt, mais aussi ses limites : malgré 3h30 de poses cumulées, c’est comme si j’avais réalisé une pose unique de … 45 minutes. C’est évidemment insuffisant, et je compte bien profiter de la hauteur de Cassiopée pour compléter l’image.

Mon histoire avec IC 410 commence sous le joli ciel étoilé d’Aussonce. Le Dobson est tourné vers les amas du Cocher, et le Seestar suit la marche en mode « bloc-note ». En le tournant sur NGC 1893, je vois très rapidement apparaître à l’écran des nébulosités que je n’avais pas remarqué à l’oculaire. En y revenant, elles sont pourtant bien là : nébuleuses claires et obscures bordent l’amas d’étoiles. Je fais une courte prise de vue, avant d’y revenir quelques jours plus tard, pour une session plus longue :

NGC 1893 & IC 410 au Seestar S50

Évidemment, multiplier le temps de pose par 15 n’est pas sans incidence sur le niveau de détails que l’on peut obtenir… et laisse espérer encore bien davantage sur des poses encore plus longues ! Affaire à suivre, donc…

Le mois de septembre en un clin d’œil

La rentrée des classes ne signifie pas qu’il est temps de remiser les instruments au placard, bien au contraire ! Porté par une actualité astronomique plutôt riche, et parfois insolite, ce mois de septembre a été bien occupé !

Je commence en trichant un peu, l’image suivante remontant à la fin du mois d’août :

Cette balafre dans le ciel, observée le 25 août, est la trace bien visible du dégazage d’une fusée chinoise. Un événement plutôt inattendu, qui a distrait les préparatifs de ma soirée d’observation à Aussonce. Une soirée consacrée à l’exploration du Capricorne et du Verseau, un coin de ciel dans lequel les étoiles savent se faire discrètes, et où l’on retrouve beaucoup d’amas globulaires.

Deux petites semaines après cette première plongée dans le ciel d’automne, j’avais rendez-vous avec la Lune, le dimanche 7 septembre, le temps d’une éclipse totale de Lune. Installé à Saint Masmes, je devais animer un live-chat sur le Facebook du Planétarium. Avec mes quatre mains, me voilà donc chargé tout à la fois d’assurer de la prise de vue et de l’animation de chat, tout ça avec une Pleine Lune qui allait jouer à cache-cache avec l’ombre de la Terre, son atmosphère et ses nuages…

De la phase totale, je n’ai vu qu’une petite minute de teintes rouge-orangées, avant que les nuages ne viennent semer la pagaille. Impossible de tenter la moindre photo avant le retour de la phase partielle.

Le rythme un peu frénétique du live-chat ne m’a malheureusement pas permis de réaliser d’images à la lunette. Les seules images, réalisées au Seestar, illustrent très bien la limite de cet instrument sur la Lune, ou le planétaire de manière générale : le piqué est faible, ça manque de détails… Restent les souvenirs de l’instant !

Et pourtant, c’est avec ce même Seestar que je vais mettre en images, quelques poignées de jours plus tard, la très jolie occultation de Vénus par la Lune !

Une occultation que nous qualifierons de joueuse, car se déroulant en pleine journée, au milieu d’un ciel blanc-bleu. Tant que la Lune reste haute dans le ciel, il est encore possible de la repérer, mais dès le moment où elle va décliner, l’affaire est délicate !

J’ai pu suivre le phénomène à l’œil nu et aux jumelles : la vision du brillant diamant vénusien s’approchant de l’arc lunaire était un vrai plaisir !

Un été en un clin d’œil

Le mois de juillet n’avait pas été très riche, la faute à une météo plutôt maussade. Mais le mois d’août s’est bien rattrapé : au programme de ce petit récap, des nébuleuses à ne plus savoir qu’en faire, une supernova et même une planète naine !

Avant de me prendre la tête sur de nouveaux process de traitement d’image un peu laborieux, je me suis énervé sur quelques images d’amas globulaires plus ou moins spectaculaires : M 56 et M 71, lors de ma seule session du mois de juillet :

M 56 (à gauche) et M 71 (à droite), au Seestar S50, à la même échelle

Puis M 13, en deux saveurs, captée depuis Reims, d’abord au C8, puis au Seestar.

M 13 au Seestar (à gauche) et au C8 (à droite)

C’est à peu près à ce moment que j’ai commencé à découvrir les possibilités offertes par des outils et des techniques de traitement que je ne connaissais pas.

J’ai commencé avec une série d’images de NGC 281, la nébuleuse Pac-Man. Les débuts ont été laborieux, voire un peu décourageants, puis petit à petit plus engageants :

Evolution du traitement de NGC 281… Ne me parlez plus de NGC 281 !

… Et c’est officiel, je ne peux plus voir cette nébuleuse en peinture ! Pour autant, la voie vers des reprises d’objets déjà imagés était ouverte : M 8, M 27, ou encore les Dentelles.

Et entre deux séries d’images, j’ai également mené à leur terme deux projets à travers un été bien chargé : la recherche de Pluton et la supernova au coeur de NGC 7331, deux récits que je vous invite à relire, s’il vous reste un peu de temps disponible !

Et ce n’est pourtant pas fini : avec pas moins de dix soirées pour le seul mois d’août, j’ai pu vendanger pas mal de coins de ciel et accumuler des paquets d’images que je n’ai pas encore pu traiter ; je les garde en réserve le prochain clin d’oeil !

Le mois de juin 2025 en un clin d’œil

Avec des nuits quasi-inexistantes, juin reste un mois compliqué pour les noctambules en quête d’étoiles. Malgré tout, quelques beaux moments passés derrière l’oculaire, pas mal de temps passé derrière les logiciels de traitement des images réalisées depuis le jardin de Reims, et au final, quelques regards lointains à travers le ciel d’été.

Faut-il revenir sur la chasse aux timides aurores du début du mois ? Vous êtes passés à côté de mon récit ? Je vous invite à le retrouver juste ici.

Et pour vous donner envie, je vous remets une petite image (parce que c’était un moment sympa) :

Une aurore timide, c’est toujours mieux que pas d’aurore du tout …

Pendant ce mois de juin, j’ai suivi le ballet tranquille de Mars et de Régulus, dans le ciel du couchant, ballet qui, au plus fort, devait amener les deux astres, de même luminosité, à se croiser d’un diamètre de Pleine Lune, le soir du 17 juin.

Un rendez-vous difficile à saisir en raison de conditions de ciel propres à déstabiliser un Seestar. Les fréquents passages nuageux à l’horizon vont perturber les acquisitions d’images ; au bout d’une heure à me battre avec mes machines, je parviens péniblement à capturer … 4 minutes (approximatives) de poses.

Mars (en haut) et Régulus (en bas), le 18 juin 2025

Mes chantier astrophotographiques du mois m’ont conduit dans la constellation du Cygne. Le premier chantier consistera à imager NGC 6888, la jolie Nébuleuse du Croissant, située au cœur de la constellation :

NGC 6888, au Seestar S50. Une heure de pose, sur deux nuits.

Toujours dans le Cygne, j’ai laissé tourner le Seestar toute une nuit sur les Dentelles :

Les Dentelles du Cygne, le 24 juin 2025. Deux poses d’environ une heure en mode « Frame »

Ces images s’accompagnent d’un court récit que vous pourrez lire ici.

Ce mois de juin astronomique se termine avec une jolie balade dans le ciel d’été, l’occasion de retrouver de vieilles connaissances galactiques et de faire quelques images. Vous pourrez retrouver le récit juste ici (ça fait beaucoup de choses à lire !)

Enfin, n’oubliez pas d’aller jeter un œil dans la galerie-photo ; à la manière d’un album Panini, elle s’enrichit doucement de nouvelles vignettes !

Le mois de mai 2025 en un clin d’oeil

Au menu de ce « clin d’oeil », un peu de Soleil, mais aussi un peu de ciel profond et d’expérimentations en dépit de nuits plutôt courtes. C’est parti.

Le Soleil nous aura offert quelques jolis moments en début de mois, avec notamment le passage de la zone active AR4079. Une structure complexe, des ponts de matière brillants, de jolies plages faculaires … Et cette taille !

AR4079, le 10 mai 2025 – L100/900 et hélioscope Baader

Le bestiau mesure près de 140 000 km, soit à peu près la taille de la planète Jupiter ! Presque aussi impressionnante que la grande tache de mai 2024, elle est même visible à l’oeil nu derrière des lunettes d’éclipse.

Voilà pour l’astronomie côté jour. Côté nuit, le crépuscule fait son travail de crépuscule, ce qui oblige à patienter jusqu’à 23h pour commencer des observations un peu sérieuses… Malgré l’impatience et la fatigue, j’ai quand même pu faire quelques sorties et réaliser quelques images, comme cette vision un peu paresseuse de M 13, depuis le jardin :

M 13, le 15 mai 2025. 40 minutes de pose à la Zenithstar61

Toujours depuis le jardin, j’ai également poursuivi mes expériences photographiques avec le Seestar. Dans un souci de complétisme, je m’étais lancé le défi (stupide) de mettre en image toute une série de galaxies (supposées) intéressantes de la Grande Ourse. En gros, des galaxies du catalogue NGC dont le commun des mortels ignore l’existence.

A raison : les images obtenues sont une collection de taches floues microscopiques sans grand intérêt… (vous ne les verrez donc pas !)

En revanche, je parviens à sortir de la Grande Ourse cette image (approximative, mais bon) de M 101. Elle mériterait bien davantage de pose !

La galaxie M101 au Seestar S50, 20 min. de pose, depuis le jardin

D’autres images de galaxies – M 81 et M 106 – ont suivi, le 30 mai. Elles sont visibles dans la galerie Seestar.

J’ai également exploré les fonctionnalités « champ large » du Seestar – en gros, sa capacité à réaliser automatiquement des mosaïques d’objets célestes trop étendus pour tenir dans le capteur, et ciblé NGC 7000. Exercice plaisant : pièce par pièce, la nébuleuse apparaît progressivement à l’écran, façon puzzle :

NGC 7000 en mode « frame », 24 min. de pose au Seestar S50

Mais voilà … 24 minutes de pose seulement ! Humidité ou autre cause pas bien déterminée, le Seestar s’est perdu, et n’a pas été capable d’aller plus loin dans ce puzzle. L’été qui approche me donnera l’occasion de retenter ma chance.

modifié le 31 mai 2025